Poudlard, 1998 ▬ « J'ai peur », avoua Rhiannon, accroupie dans un coin de la Grande Salle, les mains sur les oreilles. La voix sifflante de Lord Voldemort avait de nouveau résonné dans tout les esprits des habitants de Poudlard, Rhiannon y compris. Elle n'avait que douze ans, elle était terrifiée. Le seigneur des ténèbres avait demandé qu'on lui livre Harry Potter, le garçon qui avait survécu. Un Serdaigle plus âgé, du nom de Lloyd, lui attrapa la main et lui frictionna les épaules : « Allez petite, ça va allait, Potter va arrangeait le coup, il lui faut juste un peu de temps ! », lui dit-il avec un sourire qui se voulait réconfortant. Rhiannon le connaissait bien : Lloyd l'avait aidé quelques fois pour attraper des livres dans la bibliothèque. Il était gentil, mais ses paroles ne suffisaient pas à la réconforter le moins du monde. Elle frissonnait toujours, et semblait entendre encore la voix de Voldemort résonnait dans sa tête, comme un long écho morbide. « Allez Rhiannon ! Il va falloir que tu coures et que tu te caches, les mangemorts vont surement attaqués, on ne leur livrera pas Harry ! », reprit Lloyd. Rhiannon se demanda si son aîné connaissait bien Harry Potter : tout le monde parlait de lui comme un héros, mais était-ce réellement le cas ? La jeune fille était arrivée dans le monde magique pendant une période très trouble, elle en était pleinement consciente. Déjà à la fin de sa première année était décédé le Directeur de Poudlard, Albus Dumbledore. Et pourtant, il était considéré comme le plus grand sorcier de son temps. Elle aurait pu ne pas revenir pour sa deuxième année, mais ses parents étant moldus et refusant de croire que la magie existait, ils se fichaient bien de ce qu'il se passait dans le monde des sorciers. Et puis, Rhiannon se sentait toujours mieux à Poudlard que chez elle, même lors d'une période aussi sombre que celle-ci.

On fit sortir les Serpentard de la Grande Salle : ceux-ci voulaient livrer Potter. La décision terrible fut prise : Poudlard se battrait pour permettre au survivant de détruire une bonne fois pour toute le Lord. Rhiannon fut entraînée par Lloyd - qui était préfet en chef de Serdaigle - avec les autres première et deuxième année. « Direction la Salle commune, dépêchez-vous, allez ! », criait-il en les poussant. Il y avait des cris terrifiés, des murmures anxieux, des chuchotements nerveux. L'ambiance était hystérique, Rhiannon se sentit suffoquée, écrasée par le tas de Serdaigle qui se pressait dans les escaliers mouvants. Elle suivait le pas comme un petit mouton terrifié. C'était exactement ça : elle se sentait comme dans un troupeau de moutons qui fuyaient le loup. C'était pitoyable, mais à douze ans, que pouvait-elle faire ? Elle avait la connaissance, certes, mais peu de pratique, et encore moins d'assurance. C'était cela l'un de ses problèmes : son manque de confiance en elle. Il n'y avait qu'avec les animaux et créatures magiques, qu'elle se sentait bien et confiante. « Api ! », s'exclama-t-elle au milieu de la cohue. Elle se souvenait soudainement de son gros chat qu'elle avait acheté à la ménagerie magique au début de sa première année. Elle l'aimait beaucoup et refusait qu'il lui arrive quelque chose. Arrivée à la salle commune des Serdaigle, elle se détacha du groupe pour se précipiter dans son dortoir en appelant son chat. Mais il n'y était pas. Il avait dû profiter du désordre général pour quitter l'endroit et aller vagabonder on-ne-sait-où. Alors Rhiannon se décida à aller le chercher. Elle quitta la salle commune malgré les cris de ses camarades : certains faisaient comme elle, bravant l'ordre de ne pas sortir du préfet-en-chef. « Nous aussi on peut aider ! », hurlait un garçon de son année à côté d'elle. Elle en fut étonnée, car d'habitude il était très calme, tandis que là il semblait plutôt excité. « Api ! », criait Rhiannon, en totale inconscience de ce qui se passait autour d'elle. Déjà les mangemorts avaient percé le bouclier magique de Poudlard. A cette époque, Rhiannon ignorait tout des horcruxes et compagnie. Elle ignorait donc que Potter venait de détruire le diadème de Serdaigle et que cela avait plongé Voldemort dans une colère noire.

Rhiannon ne pourrait pas vous compter la suite des évènements. Tout ce qui s'est passé ensuite, on le lui a raconté ou bien elle l'a lu dans la Gazette du Sorcier, bien après. En effet, au détour d'un couloir, un mangemort venait de s'infiltrer dans le château en brisant une vitre : Rhiannon poussa un cri terrible, et le mangemort lui lança un sortilège de Stupefixion avec un sourire sadique. La jeune fille tomba à terre, parfaitement inconsciente.

Poudlard, 2003 ▬ Le stress des examens s'étaient envolés à l'instant même où les résultats furent affichés dans la Grande Salle. Rhiannon, après sept années d'étude au collège Poudlard, venait d'obtenir des notes plus que bonnes à ses A.S.P.I.C. Elle était heureuse évidemment, de pouvoir entrer dans la vie active, mais tout aussi nostalgique de partir définitivement de ce château qui avait été sa maison, son foyer, sa nouvelle famille. Elle n'avait personne à qui montrer ses résultats, personne qui pourrait être vraiment fier d'elle : ses parents, moldus et bornés, refusaient toujours et encore de croire en l'existence de la magie. Elle passait le moins de temps possible chez elle, et lorsqu'elle y était, ses parents ne lui parlaient pas ou presque pas. Ils avaient dit à leurs amis, à la famille, que Rhiannon était devenue insensée et qu'elle était dans un établissement privé en Ecosse, spécialement pour les " gens comme elle ". Même lorsqu'ils avaient reçu une lettre leur annonçant que leur fille avait été la victime d'un sortilège de Stupefixion, ils ne vinrent pas la voir à Ste Mangouste. Elle y passa pourtant deux semaines entière. Et encore, c'était une chance : certains étaient tombés sur des mangemorts beaucoup plus sadiques, qui n'avaient pas hésité à user directement du sortilège de mort sur les élèves. Rhiannon avait notamment perdue dans la bataille celle qui était sa plus proche amie : une fille de sang moldue comme elle avec qui elle avait découvert et apprécié le monde magique. Son souvenir était toujours présent : elle était morte à douze ans. Et elle n'était pas la seule victime. Tout ceux qui avait vécu plus ou moins intensément la bataille de 1998 avaient été marqué à vie.

« Tu comptes faire quoi alors, maintenant que tu as tes ASPIC ? », lui demanda une fille de sa promotion, qui avait comme elle obtenue d'excellents résultats. « Je vais intégrer Ste Mangouste comme stagiaire, au service des blessures par créatures vivantes. Et toi ? », répondit Rhiannon en souriant. Elle y avait beaucoup réfléchi, et travailler à l'hôpital magique de Londres lui semblait être la meilleure solution. Avec le temps, elle s'y ferait une place et obtiendrait le prestige que c'était d'être médicomage. Elle avait également pensé à tenter sa chance dans le ministère de la magie, mais finalement avait abandonné l'idée. Certes, elle délaissait un peu sa passion des créatures magiques mais au moins, s'assurerait une place dans un grand établissement magique. « Mon père va me faire intégrer son service au ministère de la magie, département de la justice magique ! Il est membre du Magenmagot, vois-tu. Alors bon ... Enfin, c'est ce que je voulais faire de toutes façons », répondit la fille en haussant les épaules avec un sourire. « Alors je suis contente pour toi », dit Rhiannon en l'embrassant sur la joue. Sur ceux, elle se dirigea vers le parc, pour contempler une dernière fois le château, poussé par un vent de nostalgie.

Ste Mangouste, 2005 ▬ Voilà deux ans que Rhiannon travaillait à l'hôpital Ste Mangouste, en tant qu'assistante d'un médicomage au service des blessures par créatures vivantes. En gros, elle avait le boulot d'une infirmière dans le monde moldu. Elle était prometteuse dans le milieu, et étudiait encore beaucoup la médicomagie à travers les livres et la pratique, afin de devenir un jour elle aussi médicomage. Mais pour l'instant, elle se cantonnait à la place d'assistante, d'un certain Filius Mordov. L'homme, âgé d'une cinquantaine d'années, était très aimable et fier de sa jeune assistante. Il ne comprenait cependant pas pourquoi elle se tenait à garder une place d'assistante et ne montrait pas vraiment de désir de gravir les échelons. En fait, Rhiannon commençait à s'ennuyer. Ce n'était pas réellement de l'ennui, mais plutôt une envie de beaucoup plus. Depuis quelques temps, elle nourrissait le désir de quitter l'Angleterre, sa terre natale. Elle n'avait aucune attache : elle vivait seule dans un minuscule appartement dans le centre de Londres (côté moldu) et n'avait que son boulot dans la vie. Elle y passait le plus clair de son temps, et savait que ça n'allait pas s'arranger. Son travail lui boufferait toujours les trois quart de son temps. Alors elle voulait partir : profiter de sa jeunesse pour faire un tour du monde et visiter toutes les sociétés magiques. Elle avait notamment en tête plusieurs destinations comme la France, la Grèce, les pays de la Baltique, puis la Russie, la Chine, l'Australie, l'Egypte, ainsi de suite ... Bref, elle avait envie de voyager, de voir du pays, de découvrir d'autres institutions magiques. Elle avait également envie de voir toutes les créatures magiques que les sorciers avaient répertoriés à travers le monde. Il lui manquait seulement l'argent.

Un triste évènement lui permit cependant de concrétiser son projet : son père mourut, et dans son testament, il léguait tout ses biens à sa fille - et presque rien à sa femme. Rhiannon ne comprit jamais ce geste, et elle ne vit sa mère qu'au tribunal, lorsqu'elle voulut récupérer l'argent que son mari avait laissé à sa fille, avançant qu'il n'avait pas eu le temps de changer son testament et qu'ils n'avaient plus aucun contact avec leur fille. Finalement, le juge accorda son héritage à Rhiannon : une somme assez considérable - son père avait lui-même hérité d'une petite fortune avant et était chef d'entreprise. Cela coupa pour autant tout les liens, et cela définitivement, entre la jeune femme et sa mère, qui lui en voulait terriblement de prendre l'argent. Mais Rhiannon en avait trop besoin : elle savait que sa mère dépenserait tout en robes et autres bijoux coûteux. Elle en ferait un usage beaucoup plus utile.

« Monsieur Mordov, je dépose ma démission », annonça un soir Rhiannon à son supérieur. Le médicomage qu'elle assistait était aussi le chef de service : c'était à lui qu'elle devait le dire. Elle lut l'incompréhension dans la visage de l'homme, qui attrapa sa lettre de démission et la parcourut des yeux rapidement. « Mais ... Miss Mandrake, vous étiez si prometteuse ... Qu'allez-vous faire ? J'aimerais comprendre ! », s'exclama-t-il. « Je vais faire le tour du monde, monsieur », dit-elle avec un sourire gêné. « Seule ?! », demanda-t-il, très surpris. Rhiannon acquiesça en haussant les épaules : « Je m'en sortirais, vous savez ». Elle lui sourit gentiment. Filius Mordov soupira : « Très bien. Evidemment, je ne vous cache pas que c'est une grande perte pour notre service ... Mais il parait que les voyages forment la jeunesse. Et puis, je ne peux vous empêcher de réaliser votre rêve. Sachez que si vous décidez de revenir, ce sera avec grand plaisir ... Néanmoins il vous faudra certainement recommencer au bas de l'échelle », dit-il. « J'en suis parfaitement consciente, mais je ne compte pas revenir de toutes façons ». « Ah ! Dans ce cas ... Bonne chance ! Puis-je vous demander quel sera votre première destination ? », questionna-t-il, intéressé. « Paris, monsieur ». « Ah, Paris ! J'y suis allée pour ma lune de miel avec ma femme, elle a adoré ! Leur chemin de Traverse à eux se trouve là-bas d'ailleurs, on y accède par un restaurant aussi : La licorne bleue, si je me souviens bien ! C'est très propre et raffiné, très joli hein ... », raconta-t-il avec un air rêveur. « Bien ! Alors bonne chance, miss Mandrake », reprit-il en lui tendant la main. Rhiannon le remercia chaleureusement et lui serra la main avec douceur. Puis elle quitta le bureau de Mordov et s'éloigna à grand pas : elle en avait fini avec Ste Mangouste. La grande aventure pouvait commencer.

Centre de recherches de dragons, Roumanie, 2006 ▬ Trois mois après sa démission de Ste Mangouste, Rhiannon était partie pour Paris. Elle avait visité le côté moldu, puis s'était attardée sur le monde côté sorcier. Elle avait même pu bavarder avec le professeur de sortilèges de l'école Beauxbâtons, ainsi qu'avec plusieurs anciens élèves. Elle trouva l'expérience fort instructive. Paris était une belle ville, sans nul doute. Son " chemin de Traverse " ressemblait beaucoup à celui d'Angleterre : mais comme l'avait dit Filius Mordov avant qu'elle ne parte, c'était plus raffiné, peut-être que c'était l'effet de la " french touch ". Elle y resta deux semaines, puis partit pour la Grèce : la mythologie grecque lui plaisait, alors elle prit trois semaines pour faire le tour du pays et voir tout les restes de la civilisation antique. Puis elle partit dans les pays de la Baltique : Lituanie, Estonie, Lettonie, etc ... Elle passa ensuite en Egypte, avec ses pyramides et ses réserves de dragons : Rhiannon en visita plusieurs. Elle put voir des dragons de près : cela lui plut énormément. Elle aima l'Egypte et y resta longtemps : un soigneur de dragons l'hébergeait chez lui, avec sa femme et ses trois enfants. Elle y resta deux mois, où il lui apprit quelques trucs sur les dragons. Et finalement, elle changea ses projets : au lieu de continuer vers l'Afrique noire, elle prit un avion pour la Roumanie. Le pays n'était pas sur sa liste, mais son hôte le lui avait fortement recommandé si elle voulait voir des dragons un peu plus grands, etc ... En effet, dans les Carpates, chaîne de montagnes roumaines, se trouvait cachée une immense réserve pour dragons. Rhiannon était curieuse de voir ça.

Elle était donc arrivée dans la réserve de dragons des Carpates, où il y avait quelques anglais qui comprenaient donc sa langue. Elle avait ainsi pu obtenir une chambre parmi celle des employés et une petite place dans la cuisine du centre. Ce n'était pas bien payé, mais au moins elle pourrait s'occuper et accéder aux dragons. Les deux premières semaines pourtant, elle n'en vit aucun. Ce n'est qu'après ce laps de temps qu'un jeune homme vint la chercher aux cuisines, un matin : « Rhiannon Mandrake ? », demanda-t-il en la pointant du doigt. Il parlait anglais, mais avait un accent roumain prononcé. « C'est moi-même », répondit-elle en s'essuyant les mains à son tablier. L'homme hocha la tête et Rhiannon pencha la tête légèrement sur le côté, pour l'observer mieux. Il était plutôt beau garçon, à bien y regarder. Il avait juste une vilaine cicatrice qui lui barrait la joue, mais cela lui donnait un certain charme, un côté un peu guerrier. « Suivez-moi, alors », dit-il en quittant les cuisines. Rhiannon déposa son tablier sur la table de travail en inox et le suivit à grand pas : il ne l'attendait pas. « Hého doucement ! », fit-elle. Elle courrait presque. L'homme s'arrêta subitement, se retourna, lui sourit et lui tendit la main : « Mon nom est Viorel », se présenta-t-il. Rhiannon, un peu étonnée, lui serra la main sans entrain. « Je suis soigneur de dragons à la réserve des Carpates, on m'a chargé de vous montrer notre femelle cornelongue. Elle couve un oeuf, alors elle est très agressive si on approche. Mais si on reste tranquille et assez loin, elle restera calme. », continua-t-il. Rhiannon hocha la tête, très excitée. Elle ressentait la même chose que lors de sa découverte de Poudlard, en descendant pour la première fois du Poudlard Express. Elle suivit donc son guide, qui l'emmena à travers la réserve, qui était aussi et surtout un centre de recherches contenant toutes sortes de dragons. « C'est par là », fit Viorel en pointant du doigt une sorte de petite cabane métallique. En fait, c'était là que le personnel rangeait les équipements de protection : on ne pouvait pas approcher un dragon sans gants et autres protections. Rhiannon enfila le tout sans broncher : elle portait au moins cinq kilos de plus, du coup. Lorsqu'ils furent fin prêts, Viorel la guida vers un parcage : une quarantaine de mètres plus loin, Rhiannon distinguait parfaitement un immense dragon enroulé sur lui-même, avec des écailles vert-foncé et de longues cornes d'or. Il semblait dormir. « Le cornelongue roumain était en voie de disparition : beaucoup voulaient le tuer pour ses cornes d'or », chuchota Viorel à côté de Rhiannon. Celle-ci fit la moue : elle trouvait ce genre de braconnage terrible. Les deux jeunes gens s'avancèrent un peu : Rhiannon voyait maintenant que la dragonne - car c'était bien une dragonne - était reliée par le cou à un piquet en ce qui semblait être du métal. Ils avancèrent encore, et la dragonne se redressa d'un coup. Elle renâcla, de la fumée sortant par ses naseaux. « Doucement », fit Viorel en prenant la main de Rhiannon. Celle-ci trouva le contact de leurs deux mains étranges : il avait la main douce et à la fois si dure ... « Vous avez votre baguette ? », demanda-t-il. Rhiannon hocha la tête en la sortant. Viorel acquiesça à son tour. « Bien. Il faut que j'aille examiner l'oeuf de notre chère dragonne, il va donc falloir l'endormir. Je vais aller chercher l'appât, vous pouvez rester seule ? », lui dit-il. « Euh, oui je crois. Je ne bouge pas », répondit-elle en rangeant sa baguette dans la poche de sa veste. Si elle avait su, elle n'aurait jamais accepté de rester seule. Viorel partit vers l'est, de là où il venait. Rhiannon observait la dragonne sans bouger, et celle-ci faisait de même. L'animal avait un air terrifiant et à la fois bienveillant, c'était étrange. Dix minutes passèrent, et Rhiannon commença à se sentir mal à l'aise. Deux minutes encore après, alors que la dragonne commençait à baisser sa garde et à somnoler, Rhiannon fit un pas sur le côté : grossière erreur. Son pied marcha sur une branche sèche, qui émit un léger craquement. La dragonne rugit et se redressa sur ses énormes pattes puissantes. Elle ouvrit la bouche et un long jet de flammes en sortit, allant tout droit sur Rhiannon qui se jeta à terre en sortant sa baguette. « AGUAMENTI ! », hurla-t-elle en pointant sa baguette sur les flammes qui fonçaient sur elle. Un jet d'eau jaillit de sa baguette : mais ce n'était pas assez puissant pour éteindre les flammes de la dragonne. Rhiannon se protégea le visage avec son bras et sentit la chaleur sur elle. « PROTEGO ! », hurla une voix masculine derrière elle. Rhiannon fut enveloppée dans une sorte de bulle magique, qui la protégea du reste des flammes. Elle était néanmoins blessée, mais aurait pu mourir. La dragonne était furieuse, et Viorel - car c'était lui qui avait sauvé Rhiannon - lançait des étincelles dans le ciel avec sa baguette : c'était surement un signal d'alerte. Il attrapa Rhiannon et la porta dans ses bras, loin du dragon qui commençait à piétiner. L'animal déploya ses ailes, voulant sans doute s'envoler. Mais la chaîne la retenait au piquet, et elle retomba au sol lourdement, en rugissant. « On va vous emmener à l'infirmerie », souffla Viorel. Rhiannon voulut le remercier, mais perdit connaissance. Ses cheveux sentaient le roussi.

Centre de recherches de dragons, Roumanie, 2009 ▬ Trois ans après l'incident, Rhiannon était toujours en Roumanie. Certes, elle s'y plaisait plutôt bien, mais aussi et surtout parce qu'elle était amoureuse. Lorsqu'elle s'était réveillée, quelques heures après l'incident du dragon, Viorel avait été là, à son chevet. Rhiannon l'avait tout de suite remercié, et il lui avait alors proposé de l'emmener dîner. Quelques semaines plus tard, ils étaient officiellement en couples. Par amour donc, Rhiannon était restée en Roumanie, à assister son petit ami roumain dans son travail de gardien de dragons. Elle était devenue plus prudente, d'ailleurs. Elle avait donc mis entre parenthèses son rêve de tour du monde. Trois ans plus tard, la jeune femme rêvait de mariages et d'enfants. Ce n'était pas vraiment le cas de Viorel. « Rhiannon, je t'aime, mais je suis plus douée avec les dragons qu'avec les enfants, tu le sais bien ... », se justifia-t-il. La blonde avait les bras croisés, le visage fermé. Au fond d'elle, elle était triste. « J'ai tout sacrifié pour toi, tu le sais aussi. Tu pourrais m'accorder ça », lui répondit-elle sèchement. « On a le temps, tu n'as que vingt-trois ans, j'en ai vingt-cinq. On a encore le temps, je te dis ». Il prit Rhiannon dans les bras, qui s'y blottit sans grandes convictions. « Je voulais des enfants jeune », dit-elle, sa voix étant étouffée dans l'épaule de Viorel. L'homme soupira, et dit : « Mais tu es jeune, et tu le seras encore dans trois ans, quatre ans, cinq ans même. Je ne veux pas d'enfants maintenant, moi ... ». Ce fut au tour de Rhiannon de soupirer. Alors elle se dégagea de l'étreinte de Viorel, le regarda dans les yeux un moment puis dit : « Si tu m'aimes, tu en aurais envie ! ». Elle hurlait presque. « Mais je t'aime ! », s'exclama-t-il, énervé. « Marions-nous, alors », lâcha-t-elle. Viorel eut un geste de recul, d'incompréhension. « Ma chérie ... », commença-t-il en s'approchant de Rhiannon. Celle-ci le repoussa le plus durement possible, les larmes lui montant aux yeux : « Ça va, j'ai compris Viorel ! », hurla-t-elle. Il ne voulait pas se marier, il ne voulait pas d'enfants. Il fallait qu'elle parte.

Une semaine plus tard, Rhiannon avait quitté Viorel, le centre de recherches et la Roumanie. Le coeur lourd, déçue et meurtrie, elle se dirigeait vers la Chine, pour poursuivre son tour du monde.

Chemin de Traverse, Londres, 2011 ▬ Retour au bercail. Après six ans d'absence. Rhiannon avait vu une multitude de pays, rencontrés une tonne de personnes. Elle avait gardé contact avec quelques uns. Elle échangeait même des lettres avec Viorel, son ex. Il s'était excusé et disait l'aimait encore. Il avait aussi dit qu'il aimerait la voir revenir en Roumanie. Pour Rhiannon, c'était hors de questions. Passée autant de temps loin de chez elle, elle avait besoin de revenir à Londres. Si Viorel voulait venir la voir, alors il allait devoir se déplacer à Londres. Il était également hors de questions de retourner à Ste Mangouste : elle passa tout de même pour voir si Filius Mordov y travaillait toujours, mais il avait pris sa retraite. Le milieu médical ne lui semblait plus si intéressant. Ce fut presque sur un coup de tête qu'elle se décida à venir vivre sur le Chemin de Traverse même : elle y trouva un petit appartement, tout en cherchant un ou une colocataire. Puis, toujours passionnée par les animaux et créatures magiques, elle postula à la Ménagerie magique, et fut retenue. Elle était désormais vendeuse là-bas, au coeur du monde magique anglais. Elle était cependant un peu perdue : elle n'ose pas reprendre contact avec ses anciennes connaissances, c'est donc comme recommencer à zéro.

RAINEEEEEEETTE
Quel beau nom que je vois là Bienvenue avec la jolie Clémence

je te le conseille oui
enfin moi j'ai bien aimé, ce n'est que mon avis
et puis il y a Rupert Friend aussi

Rhiannon Mandrake a écrit:

Merope, toi aussi je t'aime, Emma quoi . Donc oui, il nous faudra absolument un lien ! :D